Depuis trois semaines, je suis chez les guérisseurs philippins. Et depuis mon arrivée, chaque jour, souvent deux fois par jour, je suis « opéré » du cœur. Les opérations sont des opérations spirituelles et physiques. Difficile d’expliquer cela tant c’est aux antipodes de nos conceptions occidentales du corps, de la santé, ou de ce qu’est un humain, ce qu’est la vie, la mort, l’Esprit Saint...
C’est mon neuvième voyage ici. Chez ces guérisseurs. Tout un cycle répartit sur dix ans, avec des compréhensions différentes à chaque voyage.
Il m’est difficile de vous parler en quelques mots de ce qui se vit ici.
Ce que je peux évoquer, c’est que ce voyage me permet de toucher à différentes parts de l’Être, et en tant qu’accompagnant d’un groupe, j’ai pu assister à un travail magique sur les organes, sur les pensées, sur la magie et la sorcellerie…
Une personne témoignait justement être venue avec un cancer en phase terminale et après une grosse semaine chez les guérisseurs, ne plus sentir de symptôme, et même se sentir avec une nouvelle jeunesse. Je vois, j’entends, je perçois, je sens… et comme dirait mon fils, nous sommes en présence d’un vortex. Qui nous fait tourbillonner à l’intérieur.
Au milieu de tout cela, fatigué, affaibli par le mouvement permanent des transformations intérieures, des prises de conscience se font.
J’ai vécu tant d’opération du cœur. Je me rends compte à quel point il n’est pas simple d’être hyper sensible dans le monde occidental. Et toutes ces opérations se sont faites dans le silence. Un silence empli de blanc. De présence divine. Il me fut donné une seule indication : « séparation ».
Ici, chez les guérisseurs, nous sommes à Ciel ouvert. Ce ne sont pas uniquement les soins et opérations qui apportent cette ouverture dans l’être. Il y a bien plus que cela. Ce quelque chose qui nous fait traverser la moitié du globe. Oui, ici le ciel est particulier. Jour et nuit, vivre avec la communauté apporte quelque chose que je ne connais pas en occident.
Et quand l’Esprit, alors que le cœur est en train d’être opéré, mentionne « séparation », je ressens cela. Avant d’interpréter j’accueille ces mots.
Oui, il est si tentant de se séparer de notre source divine. De notre vraie nature de canal de lumière et d’amour. De se laisser happer par les tentations de l’ego. De juger. De canaliser nos vieilles habitudes, ou celles de nos ancêtres.
Qu’il est si facile de se réfugier dans le connu, dans ce qui brille parfois en pensée, mais finalement vibre si peu. Puis regarder cela. Le prendre à pleine main, et l’offrir à la Lumière Divine. C’est tout un programme.
Car ici, chez ces guérisseurs, il y a quelques enseignements, quelques transmissions essentielles. En quelques mots. Brefs. Incisifs : « You have to be humble », « to surrender »… devenir humble, offert à des forces qui dépassent nos entendements, se laisser traverser pour être un canal du divin, être un outil unique entre des mains invisibles et pourtant si bienveillantes… s’en remettre…
Et je remarque que chaque séparation, chaque distraction inscrit dans mes corps des cristaux, des failles, des empreintes. Chaque prière, chaque méditation nettoie ces failles, ces cristallisations.
Aux Philippines, nous discutons avec le ciel, avec Père Ciel. Et avec nos amis d’Amérique du Sud, c’est avec Terre Mère que nos relations sont privilégiées. Entre terre et ciel, entre père et mère, notre canal se construit. Tel un enfant j’apprends.
Quand mon père me demande de moins séparer, je me tourne vers ma mère. Le regard interrogateur. « Mère, comment puis-je faire quand je sens comme une violence certains mots, certaines attitudes ? Quand je sens que cela m’affecte ? »
Je sens un silence empli d’amour qui me laisse avec mes questions. Je reste là, sans savoir vraiment comment faire. Tout en voyant que ces identifications à un rôle, à un personnage, nourrissent quelque chose de si illusoire. Les moments de présence, de grâce, ces moments d’éveil sont si fragmentés. Le chemin est bordé de roses aux présences si éparses.
Restant avec ce silence divin, parfois la fatigue me gagne. Après les interrogations, la fragilité, la vulnérabilité, la fatigue vient apporter l’espace où le mental se dépose. Un espace où les questions s’endorment et où il ne reste qu’une pureté qui accueille ce qui vient s’y déposer.
Et là, telle une mère douce et aimante, je sens la Terre mère qui me livre quelques conseils. « Reviens à tes alliés. Tes alliés du ciel. Tes alliés de la Terre. Reviens à tes alliés. Crée un espace magique, un cercle où la présence est le centre. Et laisse cela rayonner. Entretien l’espace, et la présence émerge. Ce qui veut jaillir de l’intérieur jaillit puis s’en va. Le cercle magique dissout dans la lumière ce qui était restant. Ce qui veut rentrer de l’extérieur sera aussi accueilli. Par ces alliés magiques. Cette présence incarnée par ces plantes que tu aimes tant. Leur esprit t’accompagne. Pour que tu aies des compréhensions. Pour que tu apprennes à t’en remettre. Et regarde, des esprits magiques sont aussi tes alliés. Dragons et Phénix sont des présences pures, des êtres pour cette nouvelle essence qui émane du canal.
Chaque être est un monde. Un instrument unique, mais aussi un canal unique. Avec ses alliés, ses guérisseurs, ses enseignants. Apprends à les connaître, à les activer, et laisse faire. Tu n’es pas ce que tu crois. Ce que tu es, tu le découvres à chaque révélation. Chaque visite dans cette constellation où tu viens t’abandonner. Je suis là mon enfant, n’aie crainte.
Accueille ces énergies qui viennent de l’invisible. Le ciel et la terre existent dans l’invisible. Ils émanent avec toi, avec ton essence sublime. Et ton cœur retrouve le chemin de la maison. Il est temps de revenir à ta vraie nature. Tu le sens. Ton âme ne laisse plus le choix. Elle est au centre de ce canal de lumière, et ne demande qu’à rayonner. Ne résiste pas. Abandonne-toi. C’est le plus simple. Pas forcément le plus agréable, mais le plus simple.
Accepte de ne pas comprendre. La compréhension ici n’a plus sa place. L’espace est au-delà. Au-delà de ce qui peut être compris. L’offrande est d’or et de lumière, elle vit dans ce qui ne peut être compris, ni saisi. »
Alors comme rassuré par les mots bienveillants de cette mère divine, je me laisse aller. J’apprends à m’en remettre. Comme d’autres âmes autour de moi. Nous apprenons ensemble.
Et la présence divine, père et mère d’amour et de lumière, prend soin de tous les cœurs. Les cœurs qui s’ouvrent comme ceux qui résistent et voudraient se fermer. Les cœurs individuels et les cœurs collectifs.
Tel un canal d’amour qui apprend à revenir à sa lumière, à la laisser émaner, nous sommes ces enfants de la nouvelle terre, chaque jour un peu moins séparés, chaque jour un peu plus reliés, rayonnants, chaque jour un peu plus guéris et guérissants. Nous sommes dans cette double spirale où le ciel et la terre viennent semer à chaque instant des graines pour la nouvelle humanité.
Comme un écho à ce texte, voici le lien d’un chant dont je chantais l’air depuis ce matin, sans en connaitre le texte ni le sens. Je viens finalement de lire les paroles en portugais et traduites (approximativement) en français et je le partage avec joie :
Une nouvelle ère émerge, apportant les gloires du Divin
Plus purs et attentifs, nous devenons des canaux d’infini
Mère Divine, je veux être un fils épanoui
et c’est devant ta Puissance que je m’abandonne pour être libéré
Comme une rivière coule vers la mer, les courants transportent la peur
Confiance pour franchir les frontières du Soi ultime
Il n’y a aucune excuse pour subvenir à ses besoins,
cela a déjà été dit et c’est le moment
Le temps est question d’intégration, d’acceptation de ce qui reste
Je meurs du passé et je n’aspire même pas à l’avenir
ma Couronne a un éclat doré et je goûte le nectar d’un Amour Mature
Mae Divine, Chandra Lacombe
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