Petite question d'une lectrice arrivée dans notre boite mail:
Ce qui me perturbe énormément, c'est que je suis aussi praticienne en shiatsu et en communication profonde accompagnée et je suis formatrice en communication profonde accompagnée et je constate que les gens se désengagent de leur choix, constamment.
Ils ont à portée de main des outils naturels pour prendre soin d'eux et de leurs proches mais ils zappent et sont consommateurs.
J'ai du mal à accepter (même si je sais que c'est la seule voie possible). Comment comprendre cette attitude par rapport à du soin et de l'attention ?
Merci pour cette question.
Une vision est venue.
Il y a un pont au-dessus d’un fleuve. D’un côté du pont, il y a un ancien moi. Ce « moi » qui était là avant nos remises en questions plus ou moins récentes. Un « moi » conditionné », empli de sciences, d’histoire de France et d’ailleurs, empli de leçons de grammaire et de règles en toutes directions. Un « moi » plus ou moins poli.
Ce « moi » a senti un appel. Un besoin de cheminer vers autre chose. Cela a permis des pas. Ces pas pour quitter cette terre de certitudes et de doutes, pour marcher sur le pont lumineux de la foi, de la confiance, de la paix et de l’amour.
C’est un premier pont. Et nous arrivons sur une nouvelle terre. Une terre qui vibre différemment.
Par compassion, nous pouvons regarder les êtres qui sont encore de l’autre côté du pont. Sur cette autre terre. Nous savons que nous avons vécu là-bas, sans même nous rappeler comment nous avons fait pour y rester un moment. Si isolés. Cela parait déjà si loin. Si étranger.
Mais une part en nous se souvient. De cette existence. De ces habitudes. De ces plaisirs et chutes énergétiques. De ces errances et illusions. Nous nous en souvenons. C’est cela qui nous a permis de rester sur cette terre que nous ne comprenons plus. Nous sentons que l’humain qui y réside est coupé de certaines choses essentielles.
Mais ces souvenirs nous facilitent la compassion. Nous avons partagé cela aussi. Nous sentons une forme de compassion envers ces êtres qui semblent errer sur cette terre.
Nous avons aussi de la compassion pour celles et ceux qui osent marcher sur ce pont. Vers une nouvelle terre.
Nous nous souvenons de nos hésitations, de nos doutes, de nos résistances, et même de certains pas en arrière. Mais sur ce pont, nous remarquons qu’une entraide s’est toujours présentée. Une main s’est toujours présentée quand nous trébuchions sur les épreuves et les obstacles.
Alors nous avons de la compassion pour ces êtres. Et à notre tour, nous tendons la main. Nous nous entraidons.
Nous regardons cela avec compassion et en essayant d’aider au mieux.
Certains arrivent sur cette nouvelle terre. De l’autre côté du pont. Et avec compassion essayent d’aider, d’orienter celles et ceux qui apprennent à marcher et se relever sur ce pont. Ces marches encore un peu maladroites, comme peuvent être maladroites ces pas après un long sommeil.
Nous arrivons sur une première terre et en nous retournant, nous avons de la compassion.
Puis nous regardons devant. Il y a cette nouvelle terre à explorer.
Et au loin, nous sentons qu’après ces pas sur cette nouvelle terre, cette nouvelle texture énergétique, nous semblons distinguer au loin le début d’un pont. Un autre pont. Pour une autre terre.
Alors le cœur empli de compassion pour autrui, nous accueillons des vagues de compassion qui viennent à notre encontre et nous emplissent le cœur, nous donnent la force d’avancer encore, pour explorer cette nouvelle terre et pour aller vers ce pont au loin.
Ce pont au loin vibre particulièrement. Il entre dans une forme de soleil. Une lumière où nous attend patiemment notre moi futur. Un moi paisible. Heureux. Empli d’amour encore plus simple. Plus lumineux. Avec moins d’entraves. Moins de résistances. Ses conditionnements semblent avoir été dissous tant c’est lumineux. Et nous sentons que ce moi futur est différent de ce que nous sommes. Il a ce quelque chose de différent et si apaisant que nous avons envie de le rejoindre. Nous sentons que ses pensées d’amour nous montrent un chemin.
Dans notre présent, nous laissons s’élever la compassion pour ce que nous avons été en tant que parcelle d’une humanité un peu perdue, un peu archaïque, et nous sentons aussi la compassion de ce futur, où nous expérimentons cette humanité si élevée vibratoirement.
Notre cœur s’empli de compassion et notre présent est vibrant de cela.
Nous portons cette compassion comme on porte un beau médaillon au niveau du cœur. Un médaillon précieux et rayonnant à chaque instant.
À chacun de nos pas, ce médaillon envoie de la compassion à cette ancienne humanité, à ce que nous avons été et que nous retrouvons encore autour de nous. Car toutes ces terres vivent à la fois dans différentes dimensions, et à la fois dans leur propre dimension (sans forcément toutes se percevoir ou se comprendre). C’est magique. Simplement magique.
À chaque pas, ce médaillon envoie de la compassion pour notre présent. Pour sentir où nous sommes. Pour sentir que nous sentirons quand ce sera le moment de faire une pause, mais qu’il s’agit de marcher encore un peu.
À chaque pas, ce médaillon nous oriente vers la plus belle version de nous-même. Si nous écoutons ce trésor précieux, posé au niveau de notre cœur, il nous indique le chemin.
Nous sommes tous porteurs de médaillon. Plus ou moins activé. Plus ou moins vibrant. Et nous sentons que quel que soit l’endroit où nous cheminons, il n’y a rien à faire, rien à convaincre, rien à défendre, le médaillon vibre par lui-même.
Nous pouvons laisser cela vibrer. Nous en imprégner. Jusqu’au plus profond de nos pensées. Jusqu’à nous en laisser profondément inspirer. Puis être ce souffle qui avance. Qui crée. Qui déploie. Être la manifestation de cette inspiration. À chaque jour. À chaque pas.
Que nous marchions d’un pas rapide parfois, ou d’un pas lent, la compassion est hors du temps. Elle n’est pas dépendante de ce que nous sommes. Elle est là, et nous demande, à chaque instant : « où es-tu ? Es-tu avec moi ? Entends-tu ma voix ? Aujourd’hui, je te le propose, écoutons cette guidance, regardons dans cette direction, et allons par là… »
Et notre cœur écoutant et écouté se sent léger.
Quel que soit notre pas, notre cœur apprend la légèreté. Car dans cette légèreté, ce n’est pas son poids qui change, c’est la lumière qui l’habite. Une lumière grandissante, qui n’a pas de poids. Qui n’appartient à aucune terre, car elle est de toutes les terres. Une lumière qui ne sépare pas, qui ramène à l’unité. Qui n’a pas d’âge. Une lumière pour tous les temps. Pour toutes les terres. Une lumière qui vibre de plus en plus en se rapprochant de son soleil. De sa source.
Oui, le cœur devient léger, quand regardant du côté de l’orient, le cœur ouvert, nous sentons ce soleil se lever.
Nous sentons la promesse d’un nouveau jour. Un nouveau zénith, pour nous même, et à travers nous même, pour toute l’humanité. Pour tous les êtres.
Alors aujourd’hui, un pas de plus. Oui, un pas de plus. Quel que soit ce que nous sentons, un pas de plus. Que ce soit dans la facilité ou la difficulté, l’aisance ou l’épreuve, le pas se fait. Chaque pas nous rapproche de ce que nous sentons là, mais que nous n’avons pas encore pleinement touché.
Chaque pas nous apprend à laisser derrière nous un peu de ce qui a été, et accueillir l’être lumineux qui semblait au loin, et qui portant, sous ces couches que nous avons enlevées, nous remarquerons que c’est l’être lumineux et ailé que nous avons toujours été.
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