C’est l’automne. Vous pourriez me dire que c’est une évidence. Il suffit de regarder le calendrier ou de regarder les arbres se défeuiller.
Gilles me disait parfois « quand je vois un humain je vois un arbre. Et quand je vois un arbre, je vois un humain ».
Cette maxime, je l’ai souvent écoutée, dans différents contextes, que ce soit dans la forêt ou auprès d’humains. Si je l'écoute en cet automne, je me demande quelles sont les feuilles que nous laissons tomber à l’automne en tant qu'humains ? Il y a peu de chances qu’il s’agisse de nos cheveux…
L’automne est le temps des contrats dans la tradition celtique. Visiter nos intentions du moment et nos intentions pour l'année à venir.
C’est le moment du murissement intérieur marqué par le nouvel an celte (Samain).
C’est le moment privilégié de lâcher avec ce qui nous pèse, ce qui nous plombe, ce qui rogne nos ailes ou restreint notre rayonnement lumineux.
La tradition celtique invite à faire ces changements à l’automne pour générer une nouvelle énergie intérieure en hiver qui va jaillir dans le monde manifesté dès le printemps.
Dans le processus de la Présence (Michael Brown), ce qui nous encombre est par nature facilement visible car nous avons tendance à être dans la réactivité. Les changements viennent avant tout de l’intérieur. Il n’y a personne à blâmer. Personne à juger. Il y a juste un changement en cours que nous opérons en regardant intérieurement ce qui demande du changement.
Un vieux sage celte disait : « change tes vieux contrats à l’intérieur. Observe tes plaintes et tes victoires. Elles sont autant de faux amis. Plainte dans une main, Victoire dans une autre, sont deux reliquats de ton passé. De vieux contrats que tu peux percevoir. Des contrats intérieurs que tu portes depuis si longtemps. Joins tes mains et souffle les dans le vent d’automne. Sois cet arbre en mouvement : souffle ces vieux contrats au loin, et mets-toi en marche. Mets ton vêtement blanc et avance.
La vie, simple et fluide, souhaite marcher à travers toi.
Sois la Vie.
La Vie qui jaillit.
Que chacun de tes pas ensemence le monde et fasse fleurir la paix. »
Laissons partir ce qui doit partir, le cœur en joie. Même si l’inconnu peut nous faire peur, la vie est une aventure. Un accueil plein, inconditionnel, entier. Il est temps d’écarter les bras et de laisser s’envoler ce que nous portions jusqu’alors pour laisser ces bras grand ouverts à la vie et son rayonnement.
C’est l’automne. Nos vieilles cartes sont obsolètes. De nouvelles routes et de nouveaux paysages attendent d’être découverts. Un appel intérieur nous pousse à découvrir ce nouveau chemin. Légers, le cœur vibrant et pleinement ouvert, nous sommes prêts à écrire cet éternel présent, à dessiner les contours d’un futur coloré et empli d’espérance*.
En ce temps d’automne, en ce passage vers un nouvel an, je vous souhaite discernement et joie de lâcher l’ancien. Joie de lâcher le rassurant. Joie de plonger dans le ressenti de la vie, vibrant et puissant. Nous sommes nombreux dans ce processus. Nous avons tout un univers à cartographier grâce à nos explorations et nos découvertes. Nous dessinons ensemble un nouveau monde. Et ce dessin commence à l’intérieur de nous-même. En lâchant les vieux contrats et en accueillant le blanc. La feuille blanche.
Sur la feuille blanche de nos pensées, nous nous penchons incertains et hésitants.
Un ange dépose un souffle.
Et la feuille semble s’éclairer.
Elle nous appelle à nous lancer.
Lâchant nos doutes et nos certitudes,
nous nous laissons toucher ...
Sur la feuille,
un souffle divin.
Nous plongeons
à nous laisser emplir de présence,
à nous laisser caresser par l’ultime,
pour qu'en ce corps éclatant
et ce cœur débordant,
un nouveau paysage se dessine.
Un nouvel espace nous appelle.
Explorateur,
il est temps d'aller explorer.
D'un pas léger et heureux,
le monde t'appelle.
Il est temps d'accueillir.
Découvrir.
Savourer.
Accueillir intensément,
nous laisser emporter, transporter,
pour plonger sans retenue
dans une folle ivresse,
que seuls les fous d'amour savent éprouver,
posant sur nos jours une lumineuse présence
et sur nos nuits des reflets scintillants.
Marcher pour mieux savoir s'arrêter.
Arrêter l'élan,
arrêter le temps.
Nous déposer,
confiants,
dans la douceur de cette nouvelle terre,
dans la vibrance de cette nouvelle eau,
dans la clarté de ce nouveau soleil,
dans l’immensité de cet infini univers…
Il est temps de vivre cette simplicité,
Cette fluidité qui nous appelle tant.
Lâcher,
laisser partir,
sans retenir,
sans retenue.
Ce qui se détache et s'éloigne a son propre chemin,
son propre mouvement.
S'éloigne dans l'instant
et l'espace d'un regard devient si lointain.
Seules restent la terre, les soleils et les étoiles...
Et à nos côtés,
comme par enchantement,
alors qu’il était toujours présent,
toujours pressenti,
l’ange apparait.
Et l’ange nous sourit.
Stéphane
"Esperance : accueil confiant de la grâce (de Dieu)".
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