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Conscience Ocean








J’avais allumé un feu dans mon poêle à bois, dans la cuisine. Un feu de printemps, pour réchauffer l’air du soir. Un petit confort de fin de journée… J’étais assis à côté du foyer. Les pensées allaient bon train. J’ai observé. Les mouvements du corps. Les mouvements des sensations corporelles. Les mouvements des pensées. Et progressivement, des vagues d’amour sont apparues. Des vagues d’énergie d’amour qui s’intensifiaient. Je sentais que je rentrais dans un champ de conscience différent, sans rien faire de plus qu’observer.


L’amour, c’est apporter de l’espace.

Pas de l’espace entre nous. Mais plutôt accueillir l’espace qui nous contient tous les deux. Un espace qui contient tout.


Cet espace tu ne peux le trouver à l’extérieur. Tu ne peux trouver les causes de tes souffrances ou errances à l’extérieur. L’extérieur c’est le monde des matérialisations. Le monde du mouvement qui se manifeste. Avant que le mouvement ne se manifeste, il vit en toi. Il vit dans un espace bien plus vaste que la forme. Que n’importe quelle forme. Cet espace peut être touché. Pas en le cherchant, mais en l’accueillant. En retournant en son sein comme un enfant retournerait dans le ventre de sa mère. Il y a un espace où nous pouvons tous aller. Un espace paisible. Vaste et paisible. Sans mouvement intrinsèque, et qui perçoit tous les mouvements comme un bébé perçoit les mouvements depuis le ventre de sa mère sans pour autant en être affecté, ni hypnotisé. Il est. Et toi aussi tu es.


Cet espace ne se trouve pas à l’intérieur de toi, et pourtant c’est en retournant ton regard vers l’intérieur, en regardant les mouvements à l’intérieur de toi que tu dépasses la surface des choses ; Que tu rencontres ce qui produit le mouvement, la forme. Une énergie primordiale. Une énergie pure. Une vibration pure d’amour.

Quand tu regardes à l’intérieur, tu vois d’abord le reflet de cette force. Le reflet du mouvement aussi. Tu vois des pensées. Tu vois aussi des émotions, des histoires, des pensées à nouveau… tout cela se présente à la file indienne. Comme pour te montrer qu’il y a ce mouvement. Qu’il y a quelque chose. Mais ce que tu contemples est seulement un reflet. Un reflet qui trouble la surface, t’empêchant de voir la couleur de ton âme. Sa beauté. Car ton âme se reflète aussi sur cette surface. Ton âme belle, pure, qui se reflète entre deux images, entre deux pensées.


Si tu cherches ton âme, il te sera difficile d’en voir le reflet. Il te faudra plonger au-delà de la surface. Plonger dans le reflet de ton âme pour la contempler dans sa splendeur. Plonger sous la surface.


Lorsque tu plonges dans l’espace entre les pensées, tu plonges dans un espace aussi vaste qu’un océan. Un espace si vaste, si porteur. Un espace où tu peux encore avoir quelques sensations. Tu te sens si vaste. Tu sens que tu as plongé dans le reflet de ton âme et que tu l’as emportée sous la surface. C’est cette âme qui contemple alors l’océan en nageant avec joie. Une joie sans limites. Comme l’océan de la conscience. Sans limites. Vaste. Si vaste que tu sens une paix particulière s’étendre. S’expandre.


Depuis l’eau infinie de la conscience, tu regardes alors la surface, et tu vois ces pensées et ces histoires depuis en dessous. Depuis la profondeur océane. Tu vois que cela défile un peu flou à la surface, le bruit en est tamisé. Tu ne te sens plus vraiment concerné. Car tu vois que cela ne concerne que la surface. Un autre monde. Un autre bruit. Une autre agitation. Toi, tu es bercé par le vaste océan qui t’accueille et prend soin de toi. Tu regardes la surface comme un autre monde. Un monde que tu connais, mais vu d’en bas, vu d’ici, il semble si fou. Si accaparé par ses mouvements alors que la lenteur océane est si bienfaisante… Tu envoies quelques ondes pensées vers la surface, vers cette agitation. Tu envoies des pensées d’amour. De pur amour. Tu es la pensée de l’océan qui envoie un pur amour vers la surface.


Oui, plonger sous la surface est une façon de rencontrer son âme, et au-delà. Plonger en son âme, c’est l’entrainer sous la surface et lui offrir de nager librement. Toutes les parties de l’être sont alors en suspension dans quelque chose de si vaste, de si doux, de si vibrant, que tous les êtres en sont touchés.


Chaque jour, l’un ou l’autre d’entre nous, se penchant à l’intérieur de soi, se penchant sur le flot des pensées et histoires, réussit à plonger. A passer entre deux pensées. Se penchant si patiemment, à toucher la surface au moment où son âme vient s’y refléter, et plonge dans les profondeurs. Dans l’infini. Chaque jour chaque instant, des êtres envoient de cette profondeur des vibrations d’amour vers la surface. Nous invitant à venir nager, à venir nous abandonner à cet état au-delà de tout, en deçà de tout. Un état primordial, originel. Un état inaltérable. Un état sans agitations. Juste un rythme lent et harmonieux, un grand mouvement sous marin. Empli de bleu, empli de lumière.


Chaque jour, il y a des bénédictions qui remontent de là vers la surface. Chaque jour il y a aussi une invitation qui semble émaner des profondeurs. Car chaque être qui y va est une partie de nous-même. Chaque être qui rencontre le vaste océan est une partie de nous qui invite tout notre être à aller y plonger. A trouver l’espace qui permet d’aller y plonger. De s’abandonner. De revenir à cette paix que nous connaissons tant. Pas une paix paisible, mais une paix en mouvement, le mouvement envoutant, berçant, enveloppant et si transcendant d’un vaste océan.


Dans cet océan, il n’y a que sécurité. Que possibilité d’abandon. Dissolution. Ne faire qu’un. Et sans effort, nous devenons amour. Nous devenons impermanents, impersonnels. Nous devenons ce mouvement des profondeurs. Nous devenons cet espace vivant. Cet espace vibrant. Nous devenons l’amour primordial et originel.


L’amour est un espace. Un mouvement. De rythmes puissants. Empli de bleu et d’océan.


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